L'esprit dans le bouddhisme
Le bouddhisme nie l'existence de l'âme (considérée comme une illusion, voir l'article anatta), et insiste sur l'interdépendance profonde entre le corps et l'esprit. L'individu y est considéré comme un ensemble d'agrégats, dont le premier est le corps, accompagné de 4 autres concepts pouvant être rattachés à la notion d'esprit : les sensations, les perceptions, les formations volitionnelles et la conscience. Ces agrégats sont des processus impermanents et interdépendants, et non des objets immuables. L'esprit est lié au corps et n'en devient réellement indépendant que dans les états de méditation sublimés que sont les dhyānas en vue du nirvāna.
L'esprit est considéré, non pas comme un "fantôme dans la machine" du corps, mais comme un sixième sens (manas) en plus des cinq sens habituellement reconnus. Le bouddhisme n'est ni spiritualiste, ni matérialiste : l'esprit n'est pas une entité éternelle, mais ce n'est pas non plus un épiphénomène de la matière. Le cerveau n'est qu'une sorte de "terminal" qui opère l'interface entre l'esprit (immatériel) et le monde des cinq sens (matériel). Les expériences d'états modifiés de conscience, communes chez les méditants avancés, semblent confirmer cette conception. Ajahn Brahm explique :
Le sixième sens, le mental, est indépendant des cinq autres sens. En particulier, il est indépendant du cerveau. Si l'on effectuait une transplantation du cerveau entre vous et moi, que vous preniez mon cerveau et moi le vôtre, je serais toujours Ajahn Brahm et vous seriez toujours vous.
Le Dalaï-lama exprime une opinion semblable :
Le niveau [de conscience] le plus élevé échappe au support matériel. La conscience est indépendante des particules physiques.
Le fonctionnement fondamental de l'esprit et son conditionnement dans le saṃsāra sont décrits par la chaîne causale de la coproduction conditionnée. Certaines écoles, comme l'école Cittamātra, enseignent un aspect inconscient de l'esprit, l'Ālayavijñāna.
source wikipedia